Lisons un texte, c’est le début de Madame Bovary de Gustave Flaubert, qui nous nous a accordé une interview en juni 2009: >
Une visite chez Flaubert.
Parfois on pense d’être obligé de cherher tous les mots qu’on ne connaît pas dans un dictionnaire. Ce n’est pas tout nécessaire. Regardons ce qui vous arrive si vous cherchez par hasard quelques au lieu de tenir compte ses mots-clés:
“Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :
– Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs.”
Savoir consulter un dictionnaire, c’est un art. Au lieu de cher chercher tous les mots, vous pouvez tout tranquillement profiter de votre paresse habituelle et chercher seulement les mots clés qui vous facilitent la compréhension du texte. En plus, parfois, on doit réfléchir si c’est vraiment utile de chercher un mot… c’est un peu comme si on se défend de manger ce bout de chocolat maintenant, plus tard, si vous ne le mangez pas ,maintenant il est encore là… Le mot que vous cherchez seulement plus tard si vous tombez encore une fois sur ce mot, vous allez le garder plus facilement en mémoire. Votre cerveau sera encore mieux disposé de mettre la traduction dans le bon casier. Ces mots clés, comment les trouvons-nous ? Je viens d’évoquer la paresse, ne pas regarder tous les mots, seulement les mots qui fournissent les idées principales de l’action. Par exemple:
Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :
– Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs.
[/de]
à suivre
Lesen wir mal einen Text. Hier ist der Anfang von
Madame Bovary von Gustave Flaubert, den wir im Juni 2009 interviewen durften: >
Une visite chez Flaubert.
Manchmal hat man das Gefühl, man müsse jedes Wort eines unbekannten Textes im Wörterbuch nachschlagen. Das ist überhaupt nicht notwendig. Gucken wir doch mal, was passiert, wenn sie zufalsweise ein paar Wörter nachschlagen, ohne auf die Schlüsselwörter des Textes zu achten:
“Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :
– Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs.”
Ein Wörterbuch zu benutzen, das ist eine Kunst. Statt jedes Wort nachzuschlagen, können Sie sich ruhig der Ihrer ganz normalen Faulheit bedienen und nur die Wörter nachschlagen, die zum Verständnis des Textes wirklich notwendig sind. Ein bisschen Training gehört dazu, aber wie gesagt, die Faulheit hilft dabei prächtig. Und denken Sie auch an die Schokolade, die Sie jetzt nicht essen, später ist sie dann noch da. So ist das auch mit den Wörtern, die Sie JETZT NICHT nachschlagen. Wenn Sie sie erst später nachschlagen, wenn sie nochmal vorkommen, ist der Vokabelhunger noch größer, und wenn Sie dann dem Verlangen nachgeben, dann behalten Sie sie besser, das Gehirn ist noch mehr darauf eingestellt, die Übersetzung ins richtige Fach zu stecken. Wie aber finden wir die Schlüsselwörter, die zum Verständnis notwendig sind? Wie gesagt, unsere natürliche Faulheit spielt da eine gewisse Rolle:
“Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :
– Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les rangs.”