Lesebericht: Catherine Briat, Le Divan rouge
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Avez-vous un divan rouge à la maison? Dans votre salon? Le nôtre a une couleur rouge foncé, déjà un peu abîmé, il est chez nous depuis longtemps, dès le début. Il s’appelle HEDE, n’est-ce pas, c’est son nom que ses parents suédois lui ont donné. Depuis quelques jours, depuis le moment, ou j’ai commencé à lire à haute voix, cela s’appelle faire l’épreuve du „gueuloir“, comme le faisait > Gustave Flaubert devant ses amis, pour examiner si la phrase coule bien, si la prose est bonne, Hede, notre divan rouge, a commencé à me rappeler ce qu’il a vu, vécu, entendu et même souffert chez nous depuis son arrivée, comme je l’ai déja dit, il y a longtemps.
C’est cela ce que fait la littérature avec nous. Elle nous rappelle nos souvenirs, nous parle des projets, qui pourraient être ou devenir les nôtres. Récemment, j’ai découvert chez un libraire à Colmar le livre de Catherine Briat, > Le Divan rouge, paru au début de cette année aux > Éditions Héloïse d’Ormesson à Paris. L’épreuve de gueuloir sur notre divan rouge.
Vous tiendrez ce livre dans vos mains et vous le lirez d’un trait: “ C’est comme ça que les choses arrivent. Il faut être fou pour provoquer l’avenir. Personne n’ose le faire, parce que l’avenir, c’est toujours pire.“ La narratrice prend une décision. „J’ai renoncé au présent.“ Changer la vie d’un jour à l’autre, cela vous est déjà arrivé ?
Ce que j’avais lu ? En étant assis sur notre divan rouge? „J’étais dans la rue. Tout derrière. Rien devant. Le néant (1), mais peut-être la vie. Sur le trottoir gris d’une rue étroite d’un quartier sombre que je n’ai jamais aimé. Au bout de chacun de mes bras, une main d’enfant, ces mains pleines de l’énergie du commencement qui parvient encore jusqu’à moi. Ces mains me tiennent fort, moi leur mère. Aujourd’hui plus que jamais. Ce matin, les enfants n’iront pas à l’école. Plus de rue à remonter. Tout recommencer. Je n’avais plus rien, mais j’étais libre, vivante.“ (p. 9) Libre, pleine d’énergie, tout devant elle, peu de regret pour le passé, du courage. Recommencer sa vie sans lui.
Un jour de février, elle se retrouve dans un magasin de meubles. Elle négocie avec un vendeur, réfléchit peu, achète cet objet rouge. En effet, le divan rouge prend sa place dans son petit appartement, au milieu du salon: „Je suis là,“ constate-t-il et il prend l’habitude de la vie familiale: „tartines débordantes de miel…“ (p. 24) Le divan rouge ne peut rester seul, la télé vient compléter le salon. Un nouveau rythme s’installe. L’été arrive, la solitude avec le divan chéri, les enfants étant absents pendant deux mois. Une certaine tristesse se fait sentir, des vagues commençaient à monter.
L’ex-mari vient voir sa petite famille. Les brouilles recommencent, il reste quelques jours, l’équilibre fragile de la mère, des enfants et du divan rouge en souffre peut-être le plus, encore une photo, et ensuite, le mari part pour de bon.
Et puis, elle le rencontre un soir à l’occasion d’un dîner chez une amie. Le divan va faire une nouvelle expérience: „l’amour creuse l’appétit.“
Des amies, en situations difficile font escale chez la narratrice, le divan devient leur lit. Et puis, un jour, c’est le départ, un autre pays, une boum d’adieu est annoncée, les amis et les amis des amis viennent. Le lendemain, ils collectent les restes, plient leurs bagages et le divan rouge?
En tout cas, le divan rouge leur a bien servi, il a donné une structure, plus qu’un support à leur nouvelle vie, beaucoup plus qu’un meuble, il était leur centre de communication et de consolation. Il savait tout plus que que chacun. il fournissait des idées, il accordait le calme et… vous lisez vous-mêmes
Catherine Briat
> Le Divan rouge
Roman
Paris, > Éditions Héloïse d’Ormesson
128 pages
Paru le 1 février 2018
ISBN : 978-2-35087-440-1
Illustration de couverture Ann-Sophie Caouette
(1) Cees remarques rappellent Jean-Paul Sartre, L’être et le néant, Paris: Gallimard 1943 et la pensée de Roquentin, dans le train en retrant à Paris qui résume > l’esthétique de Sartre en une phrase quand Roquentin pense à son nouveau roman: « Une histoire, par exemple, comme il ne peut en arriver, une aventure. Il faudrait qu’elle soit belle et dure comme de l’acier et qu’elle fasse honte aux gens de leur existence. » Sartre, La Nausée, 1938.
> Nachgefragt. #FRAFRA2017 : Catherine Briat, Conseillère culturelle près de l’Ambassade de France – asur notre blog
Haben Sie ein rotes Sofa zu Hause? In Ihrem Wohnzimmer? Unseres hat eine eher dunkelrote Farbe, schon ein bisschen abgenutzt. Es ist schon so lange bei uns, seit den Anfängen. Es heißt HEDE, so haben es seine schwedischen Eltern getauft. Seit einigen Tagen, genau genommen, seit dem Moment, wo ich die Maulprobe begonnen habe, wo wie > Gustave Flaubert es vor seinen Freunden tat, um zu hören, ob der Satz gut klingt, ob die Prosa gut rollt, hat HEDE angefangen, mich an alles zu erinnern, was es gesehen, gehört und bei uns erlitten hat, seit es angekommen ist, und das ist schon lange her.
Das ist es, was die Literatur mit uns macht. Sie erinnert uns an Erlebnisse und erzählt uns Projekte, die unsere werden könnten. Kürzlich habe ich in einem Buhcladen in Colmar es Buch von Catherine Briat, > Le Divan rouge, gekauft, das in diesem Jahr bei den > Éditions Héloïse d’Ormesson in Paris erschienen ist, und zu Hause die Maulprobe begonnen.
Dieses Buch werden Sie ohne aufzuhören lesen: „So ist das alles passiert. Man muss verrückt sein, um die Zukunft zu provozieren. Niemand wagt das, weil die Zukunft immer schlimmer ist.“ Die Erzählerin entscheidet sich: „Ich habe auf die Gegenwart verzichtet.“ Das Leben von einem Tag auf den anderen einfach so ändern? Ist Ihnen das schon mal passiert? Oder haben Sie das schon mal gemacht?
Was las ich, während ich auf unserem roten Sofa saß? „Ich war auf der Sraße. Alles hinter mir. Nichts (1) vor mir. Vielleicht das Nichts. Aber das Leben. Auf dem grauen Bürgersteig einer engen Straße im Viertel, das ich niemals gemocht habe. Am Ende eines jeden meienr beiden Arme, diese Kinderhände so voller Energie des Anfangs, die in mir hochkrabbelte. Diese Hände halten mich heftig fest, mich, ihre Mutter. Heute mehr als jemals zuvor. Heute morgen gehen die Kinder nicht in ide Schule. Niemals mehr die Straße entlanggehen. Alles neu anfangen. Ich hatte nichts mehr, aber ich war frei, lebendig.“ (p. 9) Frei, voller Energie, alles vor sich, wenig Bedauueren für die Vergangenheit. Mut. Das Leben ohne ihn neu beginnen.
Eines Tages im Feburar, betritt sie einen Möbelladen. Sie verhandelt mit dem Verkäufer, denkt wenig nach und kauft das rote Objekt. Das rote Sofa kommt in ihren Salon in dem kleinen Appartement: „Ich bin da,“ sagt es und beginnt, die Gewohnheiten der Familie zu struktieren. Schon kommen die ersten „Brote, von denen der Honig herunterläuft…“ (p. 24) Das rote Sofa bleibt nicht allein, der Fernseher kommt dazu. Ein neuer Rhythmus beginnt. Der Sommmer kommt mit seiner Einsamkeit, die Knder sind zwei Monate lang verreist. Ein wenig Traurigkeit, sie spürt sie in Wellen.
Der Ex-Mann besucht seine kleine Familie, die Streitigkeiten kommen mit ihm zurück. Er bleibt einige Tage. Das wunderbare Gleichgewicht von Mutter, Kindern und rotem Sofa ist gestört. Ein letztes Foto auf dem roten Sofa, dann reist er endgültig ab.
Und dann, abands bei einer Freundin trifft sie ihn. Das rote Sofa macht eine neue Erfahrung: „Liebe macht Appetit (auf mehr).“
Freudinnen suchen sich bei ihr Rat und Herberge, das Sofa wird ihr Bett. Und dann eines Tages, ist auch diese Station beendet, ein Aufbruch, eine Reise in ein anderes Land steht bevor. Eine Fête. Freunde kommen mit Freunden dieser Freunde. Am nächsten Morgen wird aufgeräuumt, die Koffer werden zugemacht. Und das rote Sofa?
Ohne Zweifel, das rote Sofa hat ihnen bestens gedient, es hat ihr Leben vereinfacht, viel mehr als nur ein Möbel war es ihr Komunikations- und Trostzentrum. Es wusste mehr als jeder in der kleinen Familie. es war Ideenspender, es vermittelte Ruhe… lesen Sie selber.
Catherine Briat
> Le Divan rouge
Roman
Paris, > Éditions Héloïse d’Ormesson
128 pages
Paru le 1 février 2018
ISBN : 978-2-35087-440-1
Illustration de couverture Ann-Sophie Caouette
> Nachgefragt. #FRAFRA2017 : Catherine Briat, Conseillère culturelle près de l’Ambassade de France – auf unserem Blog
(1) Diese Bemerkungen erinnern an Jean-Paul Sartre, L’être et le néant, Paris: Gallimard 1943 und an die Gedanken von Roquentin im Zug auf der Heimfahrt nach Paris als er an seinen neuen Roman denkt und dabei > die Ästhetik von Sartre in einem Satz resümiert: « Eine Geschichte, zum Beispiel, wie sie gar nicht vorkommen kann, ein Abenteuer. Sie müsste schön sein und hart wie Stahl und sie müsste den Leuten die Schamröte wegen ihrer Existenz ins Gesicht treiben. » Sartre, La Nausée, 1938.