Hörensagen: “Das Europa der Vaterländer”
22. Januar 2018 von H. Wittmann
Complément : Lors de sa conférence de presse du 4 février 1965, Charles de Gaulle, interrogé sur l’unité allemande, a expliqué de manière simple et claire comment il voyait les relations entre les peuples européens et l’Europe : “En vérité c’est seulement par l’entente et par l’action conjuguée des peuples qui ont été de tout temps, qui sont aujourd’hui, qui resteront principalement intéressés au sort de leur voisin germanique, c’est-à-dire les peuples européens, que peut être trouvée la solution d’une question qui est essentiellement européenne.” Cité par > Charles de Gaulle 1890-1970 – 9 janveier 2020 par H. Wittmann
Notre rédaction a documenté ici les déclarations importantes de de Gaulle sur l’Europe en français et en allemand : :> Ein vereintes Europa – Une Europe unie – auf dem Weg zu einer Konföderation – 16. Mai 2019
“L’Europe des patries ?” Si la présidente du groupe parlementaire de l’AfD, Alice Weidel, a cité aujourd’hui au Bundestag allemand l'”Europe des patries”, que l’on prête volontiers – quand cela convient – à l’ancien > ; Président de la République Charles de Gaulle pour construire son discours contre l’Europe sur cette citation, nous devons tout de même vérifier si le fondement de son discours est exact, peut-être que de Gaulle voulait dire autre chose, a dit autre chose. Il s’agit des Etats qui construisent l’Europe dans l’esprit de de Gaulle (pas de l’AfD). Lisons ce qui suit. Vérification des faits :
“Europe des patries” sonne comme un cloisonnement, sonne comme un nationalisme, sonne comme un rejet de l’Europe, suggère que de Gaulle était aussi totalement opposé à l’Europe que l’AfD l’est aujourd’hui. Par ailleurs, et il convient de le noter ici, de Gaulle avait bien plus en tête en 1963, lorsqu’il a proposé le traité de l’Élysée au chancelier Adenauer à Paris, à savoir une sorte d’union politique avec l’Allemagne, à laquelle le Bundestag a donné un préambule à la loi de ratification du traité franco-allemand, soulignant l’obligation d’entretenir des relations politiques, économiques et de défense étroites avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’OTAN. Deux intentions que de Gaulle voulait en fait contrecarrer, si ce n’est affaiblir, avec le traité.
Relisons le journaliste qui a fait la IVe et la Ve République et qui a fondé le studio de l’ARD à Paris. qui était un fin connaisseur des relations franco-allemandes et le correspondant de l’ARD à Paris : Ernst Weisenfeld > Zum Tee bei Ernst Weisenfeld – 21. Januar 2008 und > Zur Erinnerung an Ernst Weisenfeld – 7. Januar 2014. Ernst Weisenfeld rapporte dans son livre Charles de Gaulle. Der Magier im Elysee, München: Beck 1990 über die Pressekonferenz de Gaulles am 15. Mai 1962: – > Conférence de presse du 15 mai 1962 (questions européennes) –
Il a laissé entendre à De Gaulle sa méfiance à l’égard d’une intégration qui serait inspirée par les Etats-Unis. Et il ajoutait : “Voyez-vous, quand on parle de grandes choses, on pense volontiers à la lampe magique qu’Aladin n’avait qu’à frotter pour être transporté hors de la réalité. Mais il n’existe pas de formule magique qui permette de créer quelque chose d’aussi difficile qu’une Europe unie. Faisons donc de la réalité la base de l’édifice. Et si nous la …” Et Weisenfeld de commenter : “Les bases réelles de l’unification européenne étaient pour lui les États avec leurs intérêts divergents” De Gaulle “Y a-t-il une France, une Allemagne, une Italie, une Hollande, une Belgique et un Luxembourg qui seraient prêts à faire, sur une question importante pour eux d’un point de vue national ou international, quelque chose qu’ils considèrent comme mauvais parce que d’autres le leur ordonnent ? Le peuple français, le peuple allemand, le peuple italien, le peuple hollandais, le peuple belge et le peuple luxembourgeois se soumettraient-ils à des lois décidées par des députés étrangers et qui seraient peut-être en contradiction avec leur volonté intime ?Cela n’existe pas. Il n’est pas possible à l’heure actuelle de soumettre une nation réticente à une majorité étrangère”. “Seuls les gouvernements auraient l’autorité de voter des lois et des ordonnances pour les peuples”, ajoute Weisenfeld.
“Dans ce contexte, il a abordé la formule de “l’Europe des patries”, qui lui a souvent été mise dans la bouche. Il ne l’a jamais utilisée. (De Gaulle:) “Ce n’est pas, bien sûr, que je renie, moi, la mienne, bien au contraire. Je lui suis attaché plus que jamais. Et d’ailleurs, je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe dans la mesure-même où ils étaient respectivement et éminemment italiens, allemands et français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé, écrit en quelque esperanto ou volapük intégré. Alors, il est vrai que la patrie est un élément humain sentimental et que c’est sur des éléments d’action, d’autorité, de responsabilité qu’on peut construire l’Europe. Quels éléments ? Et bien, les Etats. Car il n’y a que les Etats qui, à cet égard, soient valables, soient légitimes, et, en outre, soient capables de réaliser. J’ai déjà dit, je répète qu’à l’heure qu’il est, il ne peut pas y avoir d’autre Europe possible que celle des Etats,” de Gaulle, Conférence de presse, 15 mai 1962)
Se pourrait-il qu’Ernst Weisenfeld se soit trompé, qu’il ait oublié un document ? Demandons donc à de Gaulle : lors d’une conférence de presse le 15 mai 1962, le président de la République a déclaré > https://www.ina.fr/video/I00012372
Zum Mitlesen und Mitschreiben: ” Vous allez être assez étonnés, mais je n’ai jamais, quant à moi, dans aucune de mes déclarations, parlé de l’Europe des patries, bien qu’on prétende toujours que je l’ai fait. Ce n’est pas, bien sûr, que je renie, moi, la mienne, bien au contraire. Je lui suis attaché plus que jamais. Et d’ailleurs, je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe dans la mesure-même où ils étaient respectivement et éminemment italiens, allemands et français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé, écrit en quelque esperanto ou volapük intégré. Alors, il est vrai que la patrie est un élément humain sentimental et que c’est sur des éléments d’action, d’autorité, de responsabilité qu’on peut construire l’Europe.” Quelle: > https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00078/conference-de-presse-du-15-mai-1962-questions-europeennes.html
Comment de Gaulle envisage-t-il le développement de l’Europe ? Dans son esprit, ce sont les États qui en sont responsables. On peut l’interpréter ainsi : ils doivent d’abord faire leurs devoirs, ensuite on verra : “Voyez-vous, quand on évoque les grandes affaires, et bien, on trouve agréable de rêver à la lampe merveilleuse, vous savez, celle qu’il suffisait à Aladin de frotter pour voler au-dessus du réel. Mais il n’y a pas de formule magique qui permette de construire quelque chose d’aussi difficile que l’Europe unie. Alors, mettons la réalité à la base de l’édifice. Quand nous aurons fait le travail, nous pourrons nous bercer aux contes des Mille-et-une nuits.” L’Europe se construit avec les Etats : “Alors, il est vrai que la patrie est un élément humain sentimental et que c’est sur des éléments d’action, d’autorité, de responsabilité qu’on peut construire l’Europe. Quels éléments ? Et bien, les Etats.”
> Conférence de presse du 15 mai 1962 (questions européennes):
> Charles de Gaulles. Paroles publics – INA
Vorgeschichte und Entstehung des Deutsch-Französischen Vertrags: Vgl. Gilbert Ziebura, Die deutsch-französischen Beziehungen seit 1945. Mythen und Realitäten, überarb. und akt. Neuausgabe, Stuttgart, Klett-Cotta 1997, S. 137-171.
Notre rédaction a documenté ici les déclarations importantes de de Gaulle sur l’Europe en français et en allemand : > Ein vereintes Europa – Une Europe unie – auf dem Weg zu einer Konföderation – 16. Mai 2019
Ergänzung: Auf seiner Pressekonferenz am 4. Februar 1965 erklärte Charles de Gaulle, als er zur deutschen Einheit befragt wurde, auf einfache und klare Weise, wie er die Beziehungen zwischen den europäischen Völkern und Europa sah : “In Wahrheit kann nur durch die Verständigung und das gemeinsame Handeln der Völker, die zu allen Zeiten, heute und in Zukunft hauptsächlich am Schicksal ihres germanischen Nachbarn interessiert waren, d. h. der europäischen Völker, die Lösung einer Frage gefunden werden, die im Wesentlichen eine europäische Frage ist.” Cité ici : > Charles de Gaulle 1890-1970 – 9. Januar 2020 von H. Wittmann
Unsere Redaktion hat hier wichtige Aussagen de Gaulles zu Europa auf Deutsch und Französisch dokumentiert : > Ein vereintes Europa – Une Europe unie – auf dem Weg zu einer Konföderation – 16. Mai 2019
“Europa der Vaterländer?” Wenn die Fraktionsvorsitzende der AfD, Alice Weidel, heute im Deutschen Bundestag das “Europa der Vaterländer” zitiert hat, das man gerne – wenn es passt – dem früheren > Staatspräsidenten Charles de Gaulle in den Mund legt, um auf dieses Zitat ihre Rede gegen Europa aufzubauen, müssen wir doch mal nachprüfen, ob das Fundament ihrer Rede stimmt, vielleicht hat ja de Gaulle etwas anderes gemeint, etwas anderes gesagt. Es geht um die Staaten, die im Sinne de Gaulles (nicht der AfD) Europa bauen. Lesen wir nach. Faktencheck:
“Europa der Vaterländer” klingt nach Abschottung, klingt nach Nationalismus, klingt nach Abwehr von Europa, suggeriert, dass de Gaulle genauso total gegen Europa war, wie die AfD es heute ist. Im übrigen, und das sei hier angemerkt, hatte de Gaulle 1963, als er Bundeskanzler Adenauer in Paris den Elysée-Vertrag vorschlug, weit mehr im Sinn, nämlich eine Art politische Union mit Deutschland, der der Bundestag mit einer Präambel zum Ratifizierungsgesetz des deutsch-französischen Vertrages, die die Verpflichtung zu engen politischen, wirtschaftlichen und verteidigungspolitischen Beziehungen mit den USA, Großbritannien und der NATO unterstrich. Beides Absichten, die de Gaulle mit dem Vertrag eigentlich durchkreuzen, wenn nicht zumindest schwächen wollte.
Lesen wir bei dem Journalisten nach der die IV. und die V. Republik und als Begründer des ARD-Studios in Paris ein ausgewiesener Kenner der Deutsch-französischen Beziehungen und Korrespondent der ARD in Paris war: Ernst Weisenfeld > Zum Tee bei Ernst Weisenfeld – 21. Januar 2008 und > Zur Erinnerung an Ernst Weisenfeld – 7. Januar 2014. Ernst Weisenfeld berichtet in seinem Buch Charles de Gaulle. Der Magier im Elysee, München: Beck 1990 über die Pressekonferenz de Gaulles am 15. Mai 1962: – > Conférence de presse du 15 mai 1962 (questions européennes) –
De Gaulle ließ er sein Misstrauen gegenüber einer Integration erkennen, die von den USA inspiriert wäre. Und er fügte hinzu: “Sehen Sie, wenn man von großen Dingen spricht, denkt man gern an die Wunderlampe, die Aladin nur zu reiben brauchte, um der Wirklichkeit entrückt zu werden. Doch es gibt keine Zauberformel, die es ermöglichte, etwas so Schwieriges wie ein geeintes Europa zu schaffen. Machen wir darum die Realität zur Grundlage des Gebäudes. Und wenn wir diese …” Und Weisenfeld kommentiert: “Die realen Grundlagen der Europäischen Einigung waren für ihn die Staaten mit ihren unterschiedlichen Interessen:” De Gaulle “Gibt es ein Frankreich, ein Deutschland, ein Italien, ein Holland, ein Belgien und ein Luxemburg, die bereit wären, in einer für sie unter nationalen oder internationalen Gesichtspunkten wichtigen Frage etwas zu tun, was sie für schlecht halten, weil andere es ihnen befehlen? Würden sich das französische, das deutsche, das italienische, das holländische, das belgische und das luxemburgische Volk Gesetzen unterwerfen, die von fremden Abgeordneten beschlossen worden wären und die vielleicht im Gegensatz zu ihrem innersten Wollen ständen?Das gibt es nicht. Es ist zur Stunde nicht möglich, eine Nation, die sich sträubt, einer ausländischen Mehrheit zu unterwerfen.” “Die Autorität, Gesetze und Anordnungen für Völker zu beschließen, hätten nur die Regierungen,” fügt Weisenfeld hinzu
“In diesem Zusammenhang ging er auf die Formel vom «Europa der Vaterländer» ein, die ihm oft in den Mund gelegt wurde. Er habe sie nie gebraucht. (De Gaulle:)’Das will nicht heißen, daß ich mein Europa verleugne. Im Gegenteil: Ich bin ihm stärker verbunden als je zuvor. Außerdem glaube ich nicht, daß Europa eine lebendige Einheit werden kann, wenn es nicht Frankreich mit seinen Franzosen, Deutschland mit seinen Deutschen, Italien mit seinen Italienern usw. umfaßt. Dante, Goethe und Chateaubriand gehören ganz Europa, gerade weil sie in erster Linie Italiener, Deutsche und Franzosen waren. Sie hätten Europa keinen großen Dienst erwiesen, wenn sie Staatenlose gewesen wären und in irgendeinem integrierten oder <Volapük> gedacht und geschrieben hätten.
Es ist nun mal so, daß Vaterland ein menschliches, gefühlsmäßiges Element darstellt und daß Europa nur auf Elemente der Aktion, der Autorität, der Verantwortung aufgebaut werden kann. Welche Elemente? Nun die Staaten! Denn es gibt nichts anderes als die Staaten, die zuständig, legitimiert und in der Lage wären, in dieser Hinsicht etwas zu verwirklichen. Ich sagte es bereits, und ich wiederhole es: Außer dem Europa der Mythen, der Phantasie und des Scheins ist zur Zeit kein anderen möglich als das der Staaten.'” Gaulle, id., Charles de Gaulle, op. cit., S. 48f.)
Kann es sein, dass Ernst Weisenfeld sich irrt, hat er ein Dokument übersehen? Fragen wir doch de Gaulle: Anlässlich einer Pressekonferenz am 15. Mai 1962 erklärte der Staatspräsident: > https://www.ina.fr/video/I00012372
Zum Mitlesen und Mitschreiben: ” Sie werden ziemlich erstaunt sein, aber ich selbst habe in keiner meiner Erklärungen jemals von einem Europa der Vaterländer gesprochen, obwohl immer behauptet wird, dass ich dies getan habe. Es ist natürlich nicht so, dass ich meine Heimat verleugne, ganz im Gegenteil. Ich hänge mehr denn je an ihr. Und im Übrigen glaube ich nicht, dass Europa irgendeine lebendige Realität haben kann, wenn es nicht Frankreich mit seinen Franzosen, Deutschland mit seinen Deutschen, Italien mit seinen Italienern usw. umfasst. Dante, Goethe, Chateaubriand gehören zu ganz Europa, weil sie jeweils und eminent italienisch, deutsch und französisch waren. Sie hätten Europa nicht viel gedient, wenn sie staatenlos gewesen wären und in irgendeinem integrierten Esperanto oder Volapük gedacht und geschrieben hätten. Es stimmt also, dass die Heimat ein sentimentales menschliches Element ist und dass man Europa auf Elementen des Handelns, der Autorität und der Verantwortung aufbauen kann.” Quelle: > https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00078/conference-de-presse-du-15-mai-1962-questions-europeennes.html Übers. v. d. R.
Wie stellt sich de Gaulle die Entwicklung Europas vor? In seinem Sinne waren die Staaten dafür zuständig. SIe, so darf man ihn interpretieren müssen erstmal ihre Hausaufgaben erledigen, dann wird man weitersehen: “Sehen Sie, wenn man über die großen Angelegenheiten spricht, nun, man findet es angenehm, von der Wunderlampe zu träumen, Sie wissen schon, die Lampe, die Aladin nur reiben musste, um über die Realität zu fliegen. Aber es gibt keine Zauberformel, mit der man etwas so Schwieriges wie ein vereintes Europa aufbauen kann. Stellen wir also die Realität als Fundament des Gebäudes auf. Wenn wir die Arbeit erledigt haben, können wir uns in den Märchen von Tausendundeiner Nacht wiegen.” Mit den Staaten werde Europa gebaut: “Es ist also wahr, dass das Vaterland ein sentimentales menschliches Element ist und dass man Europa auf Elementen der Handlung, der Autorität und der Verantwortung aufbauen kann. Welche Elemente sind das? Nun, die Staaten.”
> Conférence de presse du 15 mai 1962 (questions européennes):
> Charles de Gaulles. Paroles publics – INA
Vorgeschichte und Entstehung des Deutsch-Französischen Vertrags: Vgl. Giilbert Ziebura, Die deutsch-französischen Beziehungen seit 1945. Mythen und Realitäten, überarb. und akt. Neuausgabe, Stuttgart, Klett-Cotta 1997, S. 137-171.
Unsere Redaktion hat wichtige Aussagen de Gaulles zu Europa auf Französisch und Deutsch hier dokumentiert: > Ein vereintes Europa – Une Europe unie – auf dem Weg zu einer Konföderation – 16. Mai 2019
Der Beitrag wurde am Montag, den 22. Januar 2018 um 16:08 Uhr veröffentlicht und wurde unter Europe abgelegt. Du kannst einen Trackback auf deiner Seite einrichten.