Stadtbibliothek Stuttgart: Französische Philosophie in (post)kolonialer Kritik
Mittwoch, 12. Februar 2020Prof. Dr. Michaela Ott | Hamburg
Französische Philosophie in (post)kolonialer Kritik
Mittwoch 12. Februar 2020, 19:30 bis 21:00
Die französische Philosophie des 20. Jahrhunderts hat wie keine andere zur Beachtung des „A/anderen“ aufgerufen und sich bis an die Grenze des Denkbaren und eurozentrischer Artikulation vorgewagt. Unter der Formel eines „Denkens des Außen“ wurden die Autorposition, die Konzentration der Philosophie auf die Frage der menschlichen Existenz, herkömmliche Ontologien und Unterteilungen wissenschaftlicher Disziplinen in Frage gestellt. Diese wurden ersetzt durch Versuche des Sprechenlassens der diskursiven Strukturen selbst, durch entgrenzende und entanthropomorphisierende Lektüren von Literatur und Kunst, durch Begriffserfindungen, disziplintransversale Theorieentwürfe usf.
Aber so radikal diese Ansätze bis heute erscheinen, so haben sie gerade aufgrund ihres Paradigmenwechsels Entscheidendes nicht wahrgenommen: die mit der Entkolonisierung sich mehrenden anderskulturellen Personen und ihr Wirken auf dem französischen Territorium, mithin die zunehmende politische Heterogenisierung Frankreichs selbst.
Michaela Ott, > Welches Außen des Denkens?
Französische Theorien in (post)kolonialer Kritik
Wien: Turia + Kant 2019
Michaela Ott fragt nach der methodischen Farbenblindheit dieses philosophischen Denkens, nach Stimmen, die zu hören gewesen wären und heute aus dem „Außen“ wahrnehmbar sind. Sie unternimmt einen historischen Durchgang durch die französische Theoriebildung von 1936 bis heute, durch ihre methodischen Umbrüche und die schwer nachvollziehbare Ausblendung von Alteritäten trotz ihrer Zentralstellung im Diskurs.
Die Veranstaltung wird von der Robert Bosch Stiftung mit Mitteln der DVA-Stiftung gefördert.
Prof. Dr. Michaela Ott hat in ihrem Vortrag an Jean-Paul Sartres Vorwort zur Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache 1948 unter dem Titel Orphée noire, 1948 erinnert: „Le noir qui appelle ses frères de couleur à prendre conscience d’eux-mêmes va tenter de leur présenterl’image exemplaire de leur négritude et se retournera sur son âme pour l’y saisir. Il se veut phare et miroir à lafois ; le premier révolutionnaire sera l’annonciateur de l’âme noire, le héraut qui arrachera de soi la négritudepour la tendre au monde, à demi prophète, à demi-partisan, bref un poète au sens précis du mot „vates““ und “ „Ce qui fait, dit Senghor la négritude d’un poème, c’est moins le thème que le style, la chaleur émotionnelle qui donne vieaux mots, qui transmue la parole en verbe.“ On ne saurait mieux nous prévenir que la négritude n’est pas unétat, ni un ensemble de vices et de vertus, de qualités intellectuelles et morales, mais une certaine attitude affective à l’égard du monde.“ Und Ott verwies auf L’étre et le néant (1943), wo Sartre das Konzept des Anderen und autrui ausführlich begründet und entwickelt hat.1961 schreibt Sartre ein Vorwort zu Frantz Fanosn „Les damnés de la terrre“: „Européen, je vole le livre d’un ennemi et j’en fais un moyen de guérir l’Europe. Profitez-en.“ und „Ici Fanon s’arrête. Il a montré la route : porte-parole des combattants, il a réclamé l’union, l’unité du continent africain contre toutes les discordes et tous les particularismes. Son but est atteint. S’il voulait décrire intégralement le fait historique de la décolonisation, il lui faudrait parler de nous : ce qui n’est certes pas son propos. Mais, quand nous avons fermé le livre, il se poursuit en nous, malgré son auteur : car nous éprouvons la force des peuples en révolution et nous y répondons par la force. “ Zitieren wir einen weiteren Abschnitt aus dem Vorwort Sartre zu Fanons: Les damnés de la terre:
„Vous savez bien que nous sommes des exploiteurs. Vous savez bien que nous avons pris l’or et les métaux puis le pétri des “ continents neufs ” et que nous les avons ramenés dans vieilles métropoles. Non sans d’excellents résultats : des pals des cathédrales, des capitales industrielles ; et puis quand crise menaçait, les marchés coloniaux étaient là pour l’amortir ou la détourner. L’Europe, gavée de richesses, accorda de jure l’humanité à tous ses habitants : un homme, chez nous, ça veut dire un complice puisque nous avons tous profité de l’exploitation coloniale. Ce continent gras et blême finit par donner de ce que Fanon nomme justement le “ narcissisme ”. Cocteau s’agaçait de Paris, “ cette ville qui parle tout le temps d’el même ”. Et l’Europe, que fait-elle d’autre ? Et ce monstre sureuropéen, l’Amérique du Nord ? Quel bavardage : liberté égalité, fraternité, amour, honneur, patrie, que sais-je ? Cela nous empêchait pas de tenir en même temps des discours racistes, sale nègre, sale juif, sale raton. De bons esprits, libéraux tendres – des néo-colonialistes, en somme – se prétendaient choqués par cette inconséquence ; erreur ou mauvaise foi : ri de plus conséquent, chez nous, qu’un humanisme raciste puisque l’Européen n’a pu se faire homme qu’en fabriquant des esclaves et des monstres. Tant qu’il y eut un indigénat, ce imposture ne fut pas démasquée ; on trouvait dans le genre humain une abstraite postulation d’universalité qui servait couvrir des pratiques plus réalistes : il y avait, de l’autre côté c mers, une race de sous-hommes qui, grâce à nous, dans mi ans peut-être, accéderait à notre état. Bref on confondait genre avec l’élite. Aujourd’hui l’indigène révèle sa vérité ; du coup, notre club si fermé révèle sa faiblesse : ce n’était ni plus ni moins qu’une minorité. Il y a pis : puisque les autres se font hommes contre nous, il apparaît que nous sommes les ennemis du genre humain ; l’élite révèle sa vraie nature : un gang. Nos chères valeurs perdent leurs ailes ; à les regarder de près, on n’en trouvera pas une qui ne soit tachée de sang. S’il vous faut un exemple, rappelez-vous ces grands mots : que c’est généreux, la France. Généreux, nous ? Et Sétif ? Et ces huit années de guerre féroce qui ont coûté la vie à plus d’un million d’Algériens ? Et la gégène. Mais comprenez bien qu’on ne nous reproche pas d’avoir trahi je ne sais quelle mission : pour la bonne raison que nous n’en avions aucune. C’est la générosité même qui est en cause ; ce beau mot chantant n’a qu’un sens : statut octroyé. “
Außerdem stellte Michaela Ott in Ihrem Vortrag die Werke von Michel Foucault, Histoire de la folie (1961), Emmanuel Lévinas, Totalité et Infini : Essai sur l’extériorité, 1961 und Gilles Deleuze Mille Plateaux – Capitalisme et schizophrénie 2, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1980 vor.
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Bibliographie:
Mornet Joseph, > « Sartre et Fanon. Commentaire à la préface de Jean-Paul Sartre pour Les damnés de la terre de Frantz Fanon », VST – Vie sociale et traitements, 2006/1 (no 89), p. 148-153. DOI : 10.3917/vst.089.0148. URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2006-1-page-148.htm
Senghor, Léopold Sédar > Discours de réception de Léopold Sédar Senghor – Académie française, 29 mars 1984
> Discours prononcé pour le cinquantième anniversaire de la Faculté des lettres de l’Université Laval, à Québec – 5 septembre 1987
> Allocution de Monsieur Léopold Sedar Senghor, Président de la République, au peuple sénégalais – 6.9.1960
” Léopold Sésar Senghor : La pensée et l’action politique “ *pdf, 269 Seiten, Actes du colloque organisé par la section française de l’Assemblée parlementai re de la Francophonie sous le haut patronage de M. Jean-Louis Debré, Président de l’Assemblée nationale, Président de la section française de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de S.E. M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie SECTION FRANÇAISE Assemblée nationale – Salle Victor Hugo Paris – 26 juin 2006
Tardy Joubert, Hubert, « Sartre et la Négritude : de l’existence à l’histoire », Rue Descartes, 2014/4 (n° 83), p. 36-49. DOI : 10.3917/rdes.083.0036. URL : https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2014-4-page-36.htm